Me voici de retour d'une petite escapade hors de mes sentiers battus :-)
Du coup, pas de recette en tant que tel, mais un petit détour (gourmand) par la République Tchèque et plus particulièrement Prague. Bref séjour, mais que j'ai bien aimé pour la découverte qu'il représentait pour moi. Dans le tour des capitales d'Europe, Prague (et bien d'autres en réalité) manquait cruellement.
Voici donc quelques images de cette superbe ville où les influences et les styles sont multiples. Capitale de la Bohème, Prague garde de nombreuses traces de son brillant passé dans la vieille ville notamment, mais le style Art-Nouveau et la période soviétique étant passés par là, les contrastes sont réellement saisissants.
Pour la cuisine, les influences du centre de l'Europe sont omniprésentes. Beaucoup de viande, des plats roboratifs (pour ne pas dire pesants), pas mal de choux... Mais tous ces éléments donnent son identité à la cuisine tchèque qui m'a semblé se caractériser par sa simplicité, son authenticité et son petit côté slave qui dépayse nos papilles. Après, je n'y ai goûté que pendant quelques jours et en touriste, mais je serai curieuse de savoir comment les tchèques perçoivent leur propre tradition culinaire.
Pour les amateurs de salés et de cuisine qui tient au corps, soyez les bienvenus ! J'ai bien sûr goûté le jambon de Prague que j'ai véritablement adoré (servi avec une crème fouettée au raifort, c'est un incontournable). Sans cet accompagnement, il est servit au petit-déjeuner avec des petits pains (miam !). Pas de goulasch pour moi, bien qu'il soit omniprésent, mais il est en réalité d'origine hongroise. Par contre, j'ai un très bon souvenir d'un plat (ne me demandez pas le nom) qui consistait en un rôti de boeuf servi avec une crème et des canneberges, le résultat donnait un aspect sucré-salé très agréable. Une chose assez intéressante pour moi (puisque différente de mes - nos - habitudes) les knedlìky, c'est-à-dire du pain ou des pommes de terres liées avec des oeufs puis cuits dans l'eau. Ils sont servis en tranches, remplacent le pain et servent surtout à prendre les sauces (pour ceux qui le font avec du pain, cette version permet d'avoir le même résultat sans s'attirer les foudres de Nadine de Rothschild ;-)
Ce que véritablement je n'ai pas aimé (mais c'est très personnel), c'est l'escalope de poulet panée qui m'a remémoré de mauvais souvenirs de cantine scolaire (pas sur la qualité du produit, mais sur l'idée même).
Pour les amoureux du sucré, la cuisine pragoise (et tchèque d'une manière générale) n'est peut-être pas celle qui vous enchantera le plus. Le sucré n'est que peu de mise en dehors de quelques spécialité. Influence oblige, les pâtisseries allemandes et autrichiennes sont largement passées dans la tradition culinaire locale. Dans sa version tchèque, le strudel était - souvent - à la pomme, mais aussi parfois - et c'est comme ça que je l'ai trouvé le plus intéressant - au pavot ! Et là vous vous doutez bien que j'ai sauté dessus puisque
le pavot dans les desserts est quelque chose qui me travaille depuis quelques temps ;-)
Parmi les autres plats sucrés issus de la tradition tchèque, quelque chose que j'ai beaucoup aimé : le Trdelník. Une sorte de pâte à pain légèrement sucrée et enroulée sur un long bâton du diamètre d'un rouleau à pâtisserie. Le tout est parsemé de sucre avant d'être cuit à la broche au dessus du feu, ce qui lui donne un petit goût légèrement caramélisé très agréable. Ils peuvent être fourrés de confiture ou de chocolat, mais honnêtement, c'est natures qu'ils sont à mon sens les meilleurs.
Côté boisson, un incontournable en République Tchèque : la bière. Véritable tradition - et il faut bien l'avouer particulièrement bonne - les tchèques en sont visiblement les plus gros consommateurs au monde ! Il faut aussi être très clair, dans les restaurants elle coûte en général moins cher que l'eau minérale...
En bref, j'ai vraiment apprécié cette rapide découverte de Prague et de sa cuisine, en espérant - si j'y retourne, avoir un temps un peu plus clément (mais Prague sous la neige c'est bien aussi ;-)
Ce que j'ai particulièrement aimé :
- Malá Strana : un quartier de Prague, un peu plus préservé dans certains coin que la vieille ville et d'autant plus agréable.
- Le jambon de Prague : il faut l'avouer, j'aime bien le jambon en général, mais celui-ci (quand il est bien préparé...) est particulièrement bon avec son petit côté fumé.
- La crème parfumée au raifort : cf. juste au dessus puisque cette crème accompagne en général le jambon de Prague.
- La bière tchèque (surtout la
Gambrinus).
- Prague à la tombée de la nuit : c'est certainement comme ça qu'elle est la plus belle !
Ce qui m'a fait sourire (ou même rire) :
- Le fait que le prix d'une pinte de bière soit inférieur à une bouteille d'eau de 33cl (et cela dans tous les restaurants où je suis passée à l'exception d'un très bon restaurant végétarien et biologique).
- L'aspect et la vie de ce que je serais tentée de nommer une "cantine" tout droit sortie des clichés sur les pays de l'Est avant la chute du mur (mais où j'ai en réalité très bien mangé pour un prix imbattable)
- Avoir trouvé une marque de sardine en boîte qui s'appelle... Sardinky !
- L'habitude qu'on les tchèques de s’asseoir à votre table (après vous avoir demandé gentiment si c'était libre... enfin j'imagine :-)
Ce que j'ai rapporté :
- Des canneberges (pour tenter de reproduire la fameuse recette à base de boeuf).
- Des Tatranky : Vous vous demandez certainement ce que c'est et je vais être honnête, je ne les connaissais que par le biais d'une chanson. C'est une marque de petite gaufrettes qui a donné son titre
à une chanson d'un groupe italien, les Offlaga Disco Pax (originaire de Reggio Emilia). La chanson en question présente les désillusion d'un jeune italien face à ce qu'est devenue Prague par rapport à la ville qu'il l'imaginait. Comme souvenir, il a rapporté 30 paquets des fameuses gaufrettes Tatranky, avant de se rendre compte (ultime désillusion) qu'elles sont fabriquées par une marque tout ce qu'il y a de plus occidentale. Si vous comprenez l'italien je vous incite à écouter la chanson parce qu'il y a parfois un peu de vrai...
- Une tasse à l’effigie de Krtek, la petite taupe du dessin animé tchèque (elle aussi indirectement citée dans la chanson des Offlaga Disco Pax) en guise de petit souvenir kitsch de l'étape :-)