Poêlée de Rutabaga et Carottes au Lapsang souchong et Za’atar

La recette d'aujourd'hui est un voyage au quatre coins du monde :-) 

Pour vous faire le "prequel" de la recette, je suis partie de mon Limousin pour faire long voyage vers la Chine et revenir en faisant étape au Liban. Un périple gustatif que je rêverais de faire en vrai. 

On part du Limousin parce que l'association rutabaga / carotte est une idée de ma chère maraîchère. J'ai longtemps tenu bon sur mon mariage pommes de terre / rutabaga mais après m'être laissée convaincre de tenter son duo gagnant, j'ai tout de suite été séduite :-)

Le côté sucré et doux de la carotte se marie parfaitement avec la saveur si particulière du rutabaga (je ne saurais même pas comment la qualifier). Les deux légumes se complètent bien et ne masquent pas pour autant la saveur de l'autre.  

Le rutabaga est un légume parfois mal aimé... Il faut dire qu'à l'image du topinambour, l'histoire ne lui a pas taillé une bonne réputation. Les soldats allemands refusant de consommer ce légume, il a été l'un des rares (avec le topinambour) à ne pas avoir fait l'objet de réquisitions durant la Seconde Guerre mondiale... Du coup sa consommation récurrente ne lui a pas fait bonne publicité chez les plus anciens. D'autant plus que cette plante a longtemps (et encore actuellement d'ailleurs) été cultivée comme plante fourragère. Beaucoup de points communs donc avec le topinambour qui dans ma famille est toujours resté la nourriture préférée des lapins ;-) 

Aujourd'hui est il principalement utilisé comme élément du pot-au-feu mais j'ai eu la surprise de découvrir que ça consommation était particulièrement répandue en Limousin ! 

Est-ce parce que la région est historiquement pauvre (tout comme sa terre) et que le sol est régulièrement gelé en hiver (ce que le rutabaga supporte très bien) que les Limousins mangent autant ce légumes ? Je n'ai pas la réponse mais je dois avouer que la chose me rend le "ruta" - petit diminutif de ce  légume-racine que j'ai souvent entendu - encore plus sympathique. 

Les "épices" qui lui sont associées ici sont le fruit de tests parfaitement empiriques. Le lapsang souchong, ce thé noir originaire de Chine a la particularité d'avoir une saveur très marquée et presque fumée. C'est du moins la sensation (très agréable) que l'on a à la dégustation. L'idée de l'utiliser dans les plats ne m'est pas venue seule. C'est en réalité en testant un délicieux mélange d'épices créé par Sylvie Des épices à ma guise que j'ai réalisé ce que cela pouvait donner. 

Pour le za’atar je suis allée cherché chez Darya de Tortore la matière première (pas littéralement bien évidemment). Si le plus souvent j'en achète déjà fait, j'ai trouvé récemment de l'excellent sumac qui m'a redonné envie d'en faire. C'est très simple et délicieux avec toutes sortes de préparations et de légumes. Ici il apporte une petite touche acidulé (le mariage avec la carotte y pour beaucoup je pense) et le sésame "arrondi" un peu le goût puissant à la fois du rutabaga et du thé. 

Inutile de le préciser mais je tiens à le faire, c'est l'excellente qualité des deux épices qui changera la saveur de votre plat... Alors choisissez-les avec attention :-) 

Poêlée de Rutabaga et carottes au Lapsang souchong et Za’atar (Pour 2 personnes en plat unique) 

500 g de carottes  

300 g de rutabaga épluché (soit un gros)

1 petit oignon rouge finement hachée 

1/3 de cuillère à thé de lapsang souchong

1 CS bombée de za'atar + un peu pour le service

2 CS d'huile d'olive

Laver et éplucher les légumes. Couper les carottes en demi-lune et le rutabaga en julienne. Comme il cuit plus rapidement que la carotte, cette différence permettra de les faire cuire en même temps. 

Dans une poêle anti-adhésive, faire revenir doucement l'oignon rouge dans l'huile d'olive. Lorsqu'il devient translucide, ajouter les légumes. Les laisser cuire pendant une grosse demi-heure en remuant régulièrement et en ajoutant un peu d'eau si besoin. 

En toute fin de cuisson (le rutabaga doit être ferme sous la dent mais pas croquant), ajouter le thé - bien écrasé au préalable - et mélanger. 

Juste avant de servir, incorporer le za'atar. 

Avec cette recette je participe au Noël vegan de CuisineVG.