Peut-être vous êtes-vous
parfois demandé – comme ce fut mon cas – ce que pouvait être ce
café fort que l'on vous conseillait d'utiliser dans les recettes de
tiramisù ? Ou pourquoi les italiens que vous croisiez en France
faisaient presque toujours une grimace en goutant le café qui leur
était servi (que ce soit au bar où ailleurs) ?
Et bien voici une petite
partie de la réponse : le café est bien meilleur en Italie et
surtout c'est presque un art... ou du moins, un art de vivre :-)
La véritable patrie du
café dans la botte – au dire de beaucoup – c'est Naples. Je n'y
suis jamais allée, mais beaucoup de ceux qui y ont vécu ou séjourné me parlent
de la qualité remarquable du café que l'on peut y déguster voir
des habitudes presque maniaques de certains napolitains en matière
de préparation du "petit noir". Et ça n'est certainement pas pour rien qu'un des types de cafetière les plus connus porte le nom de napolitaine (bien que son inventeur soit un français ;-)
Mais cette fois, c'est de celle qui l'a détrônée dans le coeur et dans la cuisine de nombreux italiens dont je vais vous parler : la moka. Surnommée la macchinetta, lorsqu'elle a été inventée par Bialetti en 1933, elle a véritablement révolutionné les habitudes italiennes, faisant entrer l'expresso du bar dans les maisons. Un signe de l'importance de la moka en Italie ? Pour fêter les 150 ans de l'unité italienne, l'Espresso (la revue cette fois) a mis en place un "Invetario italiano", un inventaire italien, de tout ce qui représentait l'Italie. Et devinez quoi... à la lettre B on trouve... Bialetti et la moka ;-)
Trêve de bavardages, voici quelques conseils pour réaliser un café comme en Italie (à la maison s'entend). Avec le blabla qui précède, inutile de vous préciser que les instructions qui suivent sont applicable à la moka...
Voici la manière la plus simple de préparer l le café :
1. Remplir d'eau la partie basse de la moka jusqu'au niveau de la soupape (c'est le petit truc qui dépasse). J'ai entendu dire
que certains allaient bien au-dessus pour obtenir un meilleur café (puisque c'est la rapidité avec laquelle l'eau monte qui reste le principe de base) mais je n'ai jamais testé.
2. Disposer le filtre et
le remplir de café sans le tasser. Au niveau de la quantité, tout
dépend de la force souhaitée. Pour un café léger, il suffit
d'arriver à hauteur du filtre. Pour un café plus fort, il faut
faire une petite montagne.
3. Refermer la moka (c'est
à ce moment là que le café va mécaniquement se tasser). Il faut faire attention à ne pas oublier de bien mettre en place le joint à l'intérieur.
4. S'il y a un peu de café
sur l'extérieur de la moka, la passer rapidement sous l'eau (en
prenant garde de ne pas la retourner et de ne pas faire entrer d'eau
dans le réceptacle pour le café) et l'essuyer.
5. Mettre la moka sur un
feu doux.
6. Quand la moka commence
à "chanter" (le son étant tout de même plus proche du
blopblopblop...), éteindre le feu pour éviter de faire bouillir le
café (mon grand-père – qui n'était pas italien – avait pour
habitude de dire "café bouillu, café foutu") cela le rendrait amer et de toute façon la moka saura vous rappeler à vos obligations en débordant...
7. Avant de servir,
mélanger rapidement le café dans la moka avec une petite cuillère. Cela permet de soulever les petits dépôts de café du
fond et d'unifier le goût du café, les premiers jets étant les
plus concentrés.
Pour laver la moka,
n'utilisez jamais de liquide vaisselle ou de savon, l'eau suffit (et
les détersifs d'une manière générale sont déconseillés). À la
rigueur, un peu de bicarbonate dilué dans l'eau, mais c'est tout !
Bien rincer la moka en éliminant le reste de café dans les petits
espaces (surtout autour du joint et des points de fermeture, sinon le café aura du mal à monter) et la laisser sécher démontée.
Je ne vous ai pas parlé
du café lui-même, mais il va sans dire qu'il faut qu'il soit
d'excellente qualité. Au delà de la torréfaction artisanale, on en trouve de très bon en grande surface
(sans vouloir faire de pub au café préféré des italiens ou à son
concurrent – souvent bien meilleur – vendu en petite boites
métalliques). Attention par contre au robusta qui devient beaucoup
trop amer lorsqu'il est préparé avec la moka (mais ça, c'est mon goût personnel).
Dernier conseil (qui en
réalité aurait du être le premier) : faites deux ou trois café
avec votre moka neuve, cafés que vous jetterez puisque les premiers
ne sont jamais bon et ensuite... avvanti !
Et impossible de parler du
café en Italie sans parler... du bar. En effet, pour beaucoup
d'italiens, le café est inéluctablement lié à cet endroit.
Contrairement à beaucoup de mythes, vous pouvez en Italie – je
vous rassure – commander "un caffè" sans plus de
précisions. On vous servira un expresso très serré pour nos
standards français. Cependant, vous pouvez la jouer à l'italienne
et commander : un "ristretto" (un café serré), un "caffè
lungo" (un café allongé... attention, au regard des standards
italiens).
Petite précision : en Italie, personne (ou presque) ne commande un cappuccino à la fin d'un repas... le cappuccino
c'est pour le petit-déjeuner ou au maximum tout seul ;-)
Avec le café de la moka, vous pouvez
également vous faire un "caffelatte", les proportions
utilisées sont en général les suivantes : de café et 2/3 de lait.
Et ensuite, toutes les recettes à base de café sont possibles... du classique tiramisù aux recettes sucrées ou même salées :-)
Et vous, comment aimez-vous votre café ? Et surtout, comment le préparez-vous ?
Et ensuite, toutes les recettes à base de café sont possibles... du classique tiramisù aux recettes sucrées ou même salées :-)
Et vous, comment aimez-vous votre café ? Et surtout, comment le préparez-vous ?