Quand Sophie de La Conque d'Or a lancé le concours pour les deux ans de son blog j'ai tout de suite été séduite par le thème... la street food. C'est vrai qu'en Italie on mange encore beaucoup de choses "sur le pouce" qui n'ont rien à voir avec les fast-food... et c'est plutôt une bonne nouvelle ! Entre la pizza al taglio, les tramezzini, focacce ou autres sandwichs dans leurs variantes locales (je tuerai pour manger à nouveau un lampredotto...) on trouve beaucoup de délicieuses alternatives.
Mais pour faire honneur à la Sardaigne et surtout à la ville que je considère un peu comme la mienne... voici l'histoire d'un street food de Sassari : la Fainè.
Prononcée "faïné" c'est LE classique de la gastronomie sassarese. Pourtant si vous êtes passé par Sassari, vous savez deux choses :
1. Désormais, ça n'est plus un "Cibo di Strada"
2. La fainè, c'est seulement en saison froide.
En réalité, les deux éléments sont en lien. Histoire d'un street food qui s'est embourgeoisé : Première précision la fainè - bien que typique de Sassari sous cette dénomination - est en réalité un plat que vous connaissez certainement sous d'autres appellation (Socca à Nice, Farinata en Ligurie, Cecina à Pise et Fainò à Carloforte, au sud de l'île). Mais alors, pourquoi si elle est d'origine ligure trouve t-on la fainè à Sassari ?
C'est l'occupation de cette partie de l'île par les Génois qui en plus des traces linguistiques a laissé cette particularité culinaire.
Mais revenons à notre fainè. A l'origine, elle se consommait dans la rue, achetée à des vendeurs qui la tenaient au chaud dans des petits chariots où ils activaient un brasero. Cela explique en partie la saisonnalité du produit ;-)
On vendait la fainè "brusgiendi" c'est-à-dire brûlante (dans le dialecte de Sassari). enroulée dans un petit morceau de papier. C'était chaud et économique... le parfait street food hivernal.
Aujourd'hui, plus de petits chariots (ce qui est d'ailleurs dommage) la fainè se mange assis dans des endroits où l'on ne prépare que ça. Pourtant, tous les aspects de la tradition n'ont pas disparu puisque aujourd'hui encore vous ne trouverez pas de (bonne) fainè entre avril et octobre (quand il fait vraiment chaud) et vous la mangerez dans du papier.